L’homme de tenue piège ses agresseurs et les arrête
La partie civile, Badou Dièye, qui est agent de police, est revenu sur sa mésaventure. « J’ai subi une agression. Le plus gros d’entre eux, Abdou Guèye, m’a empoigné par derrière et m’a menacé avec un couteau. Les autres m’ont tenu en respect. Karamoko Konaté m’a dépossédé de mes biens et de mon arme qui était vide. Je leur ai réclamé mon pistolet mais en vain. Je les ai suivis jusqu’à la plage afin que Mor talla Guèye daigne me le rendre. Par la suite, ce dernier a voulu me poignarder et j’ai fui », a déclaré le policier.
Pour laver cet affront en tant qu’homme de tenue, il s’est caché en décidant de les suivre. « Ils ont pris la route de Dalifort avant de rallier les Maristes. Ils ont agressé des filles et le jeune garçon, Abou Camara. Après avoir ourdi un plan, j’ai crié au voleur et les habitants du quartier m’ont aidé à les maîtriser avant de les amener à la gendarmerie de Yarakh vers les coups de 3 heures du matin », narre le plaignant. Les accusés qui sont poursuivis pour association de malfaiteurs et de vol en réunion commis avec violence, réfutent les accusations qui pèsent contre eux. Selon Mor Talla Guèye, il faisait une opération Tabaski.
« Lorsque je suis parti prier, j’ai constaté le vol de deux moutons. C’est dans ce contexte que j’ai demandé à Karamako Konaté de m’accompagner pour aller les chercher. J’ai croisé l’agent de police Badou Dièye et je l’ai interpellé sur les moutons qu’il détenait. Il m’a insulté et on s’est bagarré. C’est ainsi que son arme est tombée. Je lui ai dit que cela prouvait qu’il était mon voleur », s’est-il justifié.
Le juge lui a fait savoir que c’est la première fois qu’il soutient cette thèse à savoir que Guèye avait des moutons. Par ailleurs, il argue avoir vu Abdou Guèye et la victime Abou Camara, pour la première fois à la gendarmerie. Interrogé à son tour, l’agent municipal de Grand Dakar, Karamoko Konaté, a aussi versé dans la dénégation de même que Abdou Guèye. Ce dernier soutient qu’il n’est pas un délinquant.
Le substitut du procureur pense que les faits sont graves et a requis 10 ans de travaux forcés. Le conseil de la défense demande la relaxe car il n’y a pas de preuve qui justifie les agressions. Délibéré le 28 décembre prochain.
L’AS